Origine du nom
Le nom de la commune est très ancien. Il figure sur le texte d' une donation très importante faite à l'Abbaye de Savigny en 871 ou 918. Le nom latin de notre village "Alta Rivoria" y figure.
En patois, il y a une cinquantaine d'années, cela donnait "Yauta Ravouere". En vieux français, Ravouere veut dire chêne. On pourrait donc traduire " le Haut Chêne". Certains érudits pensent à "chênes sur la hauteur", puisque l'on sait que beaucoup de forêts de chênes poussaient ici naturellement, pour preuve des bassins de tanneries existaient au lieu-dit Gazanchon. Or, qui disait tanneries, disait écorces de chênes indispensables pour la préparation du cuir.
Il nous reste du patois, le nom actuel des habitants de Haute Rivoire : les Taravouériens.
Le passé lointain
Au Moyen-Age, la rivière le Pont Lyonnais sépare le royaume de France (Comté du Forez) de celui du Saint Empire Germanique dépendant, lui, de l'Archevêque de Lyon. C'est Philippe IV le Bel (1294-1322) qui annexe le Lyonnais.
L'actuel patois de la région Rhône-Alpes est la survivance du franco-provençal de l'époque.
Le bourg était alors entouré de remparts. Il n'en reste malheureusement rien, même si leur tracé est bien connu, ainsi que l'emplacement de trois portes ; la dernière, entre le Relais des voyageurs et une tour a été démolie autour de 1905.
Avant la révolution le territoire de la commune est divisé entre le Forez et le Lyonnais. Au Forez est rattaché le domaine de Thoranche et le bourg, alors que le comté de Fenoyl et la seigneurie de la Menue font partie du Lyonnais.
Le comte de Fenoyl, élevé au marquisat en 1727 constitue la commune des Halles qui était jusqu'alors une parcelle de Haute Rivoire. Sous l'ancien régime, notre village est le siège d'une justice et possède sans doute le grenier à sel de la région (Les travaux de recherches de Rémi Cuisinier le situent au Prieuré de Thoranche).
Thoranche est le siège d'un prieuré cistercien (lire "Paysans et moines Cisterciens à Haute Rivoire" de Rémi Cuisinier). On connait le cahier de doléances des paysans du Seigneur de la Menue de 1789. (voir le recueil "Haute Rivoire, bribes d'histoire" de Paul Maridet). La Menue est une ancienne seigneurie dont la justice s'étend sur toute la paroisse de Haute Rivoire comprise dans le Lyonnais et sur une partie de celle de Meys dans le Forez. Pratiquement tous les vestiges du château de la Menue ont disparu.
Un seigneur de la Menue, ancien officier des mousquetaires de la garde du Roi, chevalier de Saint Louis, laisse, par testament du 6 mars 1789, une rente de 100 écus pour le couronnement annuel d'une rosière. (Le prix est donné jusque dans les années 1940 à une jeune fille sage et méritante).
C'est sous le Second empire que le village trouve sa physionnomie actuelle. La population augmente, la campagne se fertilise. La ville de Lyon, proche pôle urbain donne du travail à façon aux villageois (comme le travail du coton, le tissage de la soie) et fournit un bon débouché aux denrées agricoles.
En 2011, la commune compte 1391 habitants au recensement (1500 habitants en 1900) - (1301 au recensement 2006 et 1184 habitants en 1999). 46 exploitations agricoles (en 2000) se partagent 76 % du territoire communal, soit 1 557 ha de surface agricole utilisée. En plus de la production laitière, des exploitants se sont spécialisés : production de fromages, de charcuterie fermière, de viande de cerf...
6 entreprises sont implantées sur la commune : fabrication de publicité sur bâches, fabrication de pain biologique, application de vernis et laque, commercialisation d'objets en bois, pose de cuisines, diffusion de presse. Près d'une vingtaine d'artisans sont recensés sur la commune : maçons, plâtriers, peintres, menuisiers, plombiers, carreleurs, charpentiers...
La plupart des commerces de proximité sont présents : épiceries, boulangerie, boucherie, tabac, coiffure, fleuriste, cafés, ainsi que des services : poste, société de transports, taxi, architecte, imprimeur, société de nettoyage industriel....
Comme services, la commune dispose d'une mairie-bibliothèque, de 2 écoles, d'un centre de premier secours, d'une maison de retraite, d'une maison d'aveugles surhandicapés. Dans le domaine de la santé, on compte une pharmacie, un médecin, trois infirmières, deux masseurs-kinésithérapeutes, un dentiste.
Des équipements collectifs sportifs et culturels ont vu le jour, une bibliothèque, une salle de cinéma, un complexe sportif, un stade de foot, 2 courts de tennis, des jeux de boules, un mini-golf.
Tout au long de l'année, la vie du village est animée par de nombreuses associations et rythmée par des fêtes qui se perpétuent depuis toujours.
sources: Bribes d'histoire de Paul Maridet - recensement INSEE 1999 - rapport de présentation cabinet Beaur
Personnages connus
JOANNES ARQUILLIERE
Chanteur lyrique, né à Haute Rivoire le 27 septembre 1853, où il restera jusqu'à l'âge de 16 ans. Puis il y reviendra en 1885 jusqu'à la fin de sa vie.
Joannès, dit le Grand Arquillière, est le fils d'un cordonnier, sa voie semblait donc tracée. Mais la musique changea sa destinée. Il cherchera la musique, l'art et le théâtre partout dans le monde.
A 16 ans il quitte Haute Rivoire pour apprendre sa passion à Lyon. Il a une voix de ténor. En même temps, il commence à avoir des petits rôles dans le théâtre lyonnais. Mais quand il ne travaille pas, il redevient cordonnier chez son père.
En 1880, le Théâtre des Célestins ayant brûlé, la Compagnie Française se produit en Italie pendant plus d'un an. La troupe joue pratiquement tous les soirs.
De retour dans son pays natal de 1885 à 1899 il est directeur de "L'Echo des Montagnes" à Saint Laurent de Chamousset, puis des fanfares de Roanne et de Feurs. Le 2 mars 1900, il joue Faust au Grand Théâtre, ce sera sa dernière représentation. En 1904 il est nommé Officier d'Académie par le ministre de l'instruction publique et des Beaux Arts. Il décède le 5 avril 1908 à l'âge de 55 ans.
(source : livre de la commission histoire de la communauté de communes Chamousset en Lyonnais : "les métiers non agricoles dans le canton de Saint Laurent de Chamousset")
Le Grand Arquillière, 4ème en partant de la gauche, assis au premier rang.
PIERRE DELAGE
C'était un artiste, il voyait grand, il voyait beau. Il imaginait ce qu'il fallait faire pour préparer l'avenir. Haute Rivoire lui doit de grandes réalisations, mais aussi les communes environnantes, car il pensait indispensable que les petites communes de nos campagnes se réunissent et travaillent ensemble, mettent en commun leurs idées pour promouvoir la région. Aussi il a créé le groupement de village "Chanteprairie", groupement régi par un programme commun d'accueil.
Pierre Delage à droite
En 1963, alors que les villages dépérissent, que les jeunes s'installent en ville, Pierre Delage pense qu'il faut réagir et crée, avec des bonnes volontés, l'association appelée "les Amis de Haute Rivoire" qui deviendra plus tard le Syndicat d'Initiative.
Il souhaite réunir tous les Taravouériens autour de projets communs. Le village étant partagé en deux clans, les "blancs" et les "rouges", il décide d'utiliser symboliquement ces deux couleurs sur tous les documents édités par le Syndicat d'Initiative, en signe d'ouverture.
La commune participa, entre autres, à une opération touristique menée par le Comité Départemental du Tourisme, "Où pique-niquer dimanche ?"
Pierre Delage au centre - Paul Maridet à gauche
Il réussit à relancer la Foire de Printemps de Haute Rivoire en l'animant avec des produits de pays, des artisans, des expositions de voitures et de matériel agricole. Ce fut une réussite.
Pierre Delage fit de la publicité et sut créer un sens de l'accueil au village, notamment en formant des hôtesses qui accueillaient le public et renseignaient les visiteurs. Le succès de la foire s'est ensuite confirmé, notamment grâce au concours de plats cuisinés qui était une idée assez inédite. "Accueillir, plaire et charmer" était la devise de Haute Rivoire.
Pierre Delage aida à l'organisation de nombreuses activités dans les années 63 à 68 avec la création du Parc aux Biches sur un terrain lui appartenant, le jumelage avec un village allemand, l'organisation d'un concours hippique.
Pierre Delage deuxième à partir de la gauche
Dans le même temps, il rénovait des maisons du village pour en faire des appartements modernes où pourraient habiter les jeunes ménages. Pour Haute Rivoire, dans l'esprit de Pierre Delage, l'avenir passait par la création d'un plan d'eau. D'après lui, on était à une époque où les loisirs allaient prendre de plus en plus d'importance. Le projet fut étudié dès 1964 et le meilleur endroit fut recherché. C'était sur la Thoranche. Un plan fut dressé et Pierre Delage le présenta au conseil municipal. Après un vote le projet fut adopté mais il ne put malheureusement aboutir. Pierre Delage fut très affecté par cet échec. Il était un pionnier, en effet, dans les années 70, beaucoup de communes ont aménagé un plan d'eau. Il fit alors réaliser une salle sur un terrain qui devait en premier lieu devenir un camping. C'était la première grande salle de toute la région et elle accueille toujours de nombreux bals. Le camping vit le jour peu de temps après. Il organisa également des visites du clocher et il créa, avec l'aide de nombreux bénévoles, dans la salle du bas, un musée de souvenirs sur Haute Rivoire. Ce Musée fut ouvert au public au printemps 1968.
(source : messieurs Fernand Guillarme et Claude Lornage)
JEAN PERRET
Artiste peintre, né en février 1910 et décédé en Octobre 2003.
La famille de la future femme de Jean Perret vient en villégiature à Haute Rivoire depuis le début du XXème siècle et s'installe dans la maison du Pavé dans les années 30.
Jean Perret se marie à Haute Rivoire en 1935. La maison de campagne Taravouérienne devient le refuge familial durant la guerre de 39-45. Madame Buchin, sa belle-mère, figure légendaire du village, y vit jusque dans les années 60.
Jean Perret est un peintre amateur, fabricant d'alliances de profession.
Avec son épouse il s'installe définitivement au Pavé en 1980 pour une retraite bien méritée, qu'il consacre bien évidemment à la peinture.
Jean Guignard de son vrai nom, est né en février 1910. Il devient pupille de la nation suite à la mort de son père sur le front de l'est en 1917 et de sa mère en 1919. Il est recueilli et élevé par un monsieur Perret qui l'adopte en 1933. Son nom officiel devient Guignard-Perret, mais pour des raisons affectives, professionnelles et artistiques, il choisit d'être connu sous le nom de Jean Perret.
Son don pour le dessin apparait très tôt. En témoigne une lettre ô combien prémonitoire, écrite par son père depuis le fond d'une tranchée en 1916. Jean Perret commence sa production artistique par des dessins et des aquarelles, puis il prend des cours aux Beaux Arts avec Luc Barbier.
Il a ensuite une "période pastels" et commence à participer à des expositions en 1949. Ensuite il ne travaille plus que la peinture à l'huile. Jean Perret réalise de nombreuses expositions personnelles et participe à des salons auxquels il reçoit des distinctions. Mentionnons plus particulièrement le prestigieux prix 'Signatures" qu'il obtient plusieurs fois, notamment pour la toile intitulée "le Jardin du Pavé" exposée à la mairie de Haute Rivoire. Certaines de ces toiles ont été achetées par l'état français, la ville de Paris, la ville de Lyon, la ville de Vénissieux. Durant une quinzaine d'années, il est président du jury de la Société Lyonnaises des Beaux Arts.
Jean Perret est un "peintre des paysages" et un des meilleurs représentants de l'Ecole Lyonnaise de Peinture. Il affectionne tout particulièrement les paysages des Monts du Lyonnais, de Provence et les plages de l'Océan. Citons une critique parue en 1966 dans "Echo et Liberté" : "Jean Perret sait enrichir la tradition d'une vision personnelle. Les plages de Vendée, la vallée de la Saône sont ses paysages de prédilection. Il les peint dans des compositions paisibles et équilibrées, empreintes d'une apparente simplicité. Le charme qui les habite tire sa source d'une palette originale : des couleurs franches et pourtant raffinées. L'art de Jean Perret est à l'image de son sentiment à la nature. Fait de discrétion et de mesure, il suggère tout autant qu'il décrit."
(source : famille Guignard-Perret)